Aujourd'hui j'ai envie de témoigner sur le processus de deuil, et notamment sur celui de ma maman naît au Ciel le 4 novembre 2021, il y a trois ans jour pour jour.
Ce qui m'apparaît évident, c'est qu'on peut savoir sans l'ombre d'un doute que seul le corps de chair a tiré le rideau, le lien d'attachement que nous avions nous oblige à faire un deuil.
Durant de longues années, nous avons été très fusionnelles. Elle a été longtemps un modèle pour moi, et ce notamment jusqu'à ce que je quitte la maison à 18 ans.
Mais finalement malgré les années et l'éloignement géographique, elle est restée un pilier dans ma vie sans que je ne le réalise vraiment.
Ce que j'observe après trois ans d'absence, c'est qu'il m'arrive encore d'avoir le réflexe de vouloir l'appeler pour lui partager de belles choses que je vis.
... Puis je réalise que ce n'est plus possible.
Non définitivement, je n'entendrai plus le son de sa voix.
Le deuil doit se faire. Le deuil du contact physique, d'un repère quelque part sur la Terre, d'un phare toujours allumé, d'une maison toujours prête à m'accueillir, d'un jardin sublime, de repas succulents, de cafés partagés sur la terrasse au soleil...
Tout ça ne sera plus.
Je n'entendrai plus les battements de son coeur battre la mesure de l'intérieur comme lorsque j'étais dans son ventre, puis de l'extérieur en la serrant dans mes bras.
N.B : Alors que je faisais une pause, une musique vient de se lancer sur mon téléphone... 'Maman, la plus belle du monde' de Luis Mariano...évidemment ! (Rires.)
L'univers a vraiment de l'humour, et n'a de cesse de nous rappeler à cette reliance même derrière le voile.
Car oui à mes yeux ma maman était la plus belle du monde. Jusqu'au bout c'est comme si sa beauté ne pouvait jamais être effacée de mon regard.
Et puis il y a eu ce dernier câlin...
...ce dernier "à bientôt ma Louloute"...
Ma maman a ainsi tiré sa révérence et s'est en allée discrètement en silence...
Plus jamais je ne serai rassurée par le son de sa voix, par son parfum de chèvrefeuille, par toutes ces petites attentions culinaires, ces gentils mots, cette reconnaissance à toute épreuve.
Car même quand j'étais sur un lit d'hôpital dans le coma avec un corps multifracturés, elle était convaincue que je m'en sortirai... 'Parce que c'est Audrey quand même'...
Comme si j'étais invincible...un 'pour toujours' même dans la matière...
AINSI MA MAMAN EST PARTIE 'POUR TOUJOURS'
Pourtant je sais qu'elle est juste là derrière le voile.
Le jour de son décès, elle m'a dessinée un double arc-en ciel absolument sublime, comme si elle me murmurait dans un tableau coloré : 'Tu vois que je suis là pour toujours.'
Mais j'ai bien essayé de faire un câlin à l'arc-en-ciel, ce n'était pas pareil. (Rires.)
Alors quelques jours après elle est revenue avec des odeurs de lilas, et de fleurs plus délicates les uns que les autres, alors que j'étais seule dans ma chambre.
J'ai mis du temps à comprendre que c'était elle.
Puis quelques mois après, le jour de son anniversaire, elle est venue embaumer ma chambre de l'odeur d'un de nos plats malgaches préféré.
Comment douter qu'elle soit juste à côté. C'est juste que je ne verrai plus ses yeux noisette, je ne verrai plus son sourire et je n'entendrai plus ses imitations de chèvre suivies de nos rires. (Rires.)
Alors je rends grâce qu'elle vienne quand même à moi sous d'autres formes.
Lorsque j'étais dans l'écriture de mon livre et que je partageais des passages délicats de mon histoire, elle m'est apparue en rêve avec une énergie que je lui connaissais bien et elle m'a dit : "Va au bout de ton projet."
Coach de l'au-delà après avoir été ma coach sportive et ma professeure d'EPS, ça ne m'étonne pas.
Finalement elle n'a de limite que l'univers qui nous englobe toutes les deux.
Mes rêves la nuit sont tellement clairs, c'est comme si je passais sans cesse d'un rêve à l'autre. Ainsi je réalise souvent au petit matin qu'elle n'est plus là, comme si ma conscience devait me redonner l'information à chaque fois.
Alors n'oublions pas que chaque jour peut être le dernier. Ne nous quittons pas fâchés, essayons de réparer les pots cassés.
Nous sommes là pour nous aimer. Prenons soin de nos imperfections, et pardonnons celles des autres.
LES GENS SONT COMME ILS SONT
Comme le dit si sagement ma Mamie, qui se dirige elle aussi tranquillement vers la sortie.
AS-TU ASSEZ AIMÉ ? T'ES-TU ASSEZ AIMÉ ? SAURAS-TU PARDONNER ?
Les questions de Saint-Pierre dansent encore dans mon esprit. Il y a bientôt 9 ans j'étais déclarée 'décédée', puis je suis revenue.
Quelle drôle d'aventure que cette Vie parfois si intense, et pourtant que nous ne voulons pas perdre. Comme si au-delà des épreuves, nous savions organiquement le précieux de notre passage sur Terre.
Alors pour le temps qu'il nous reste, AIMONS LES AUTRES, AIMONS-NOUS & PARDONNONS.
Actionnons les trois clés du Royaume des Cieux au creux de notre coeur et vivons notre Paradis MAINTENANT.
Car il semble que ce soit le seul bagage en soute que nous pourrons emporter de l'autre côté.
Alors doux instants présents à vous et à ceux que vous aimez.
Audrey Lutz, autrice et conférencière, initiatrice des cercles d'écriture Les Plumes d'Or et de la méthode Le Corps qui Écrit.